Phare.média – La bien-aimée de Kandahar

La bien-aimée de Kandahar

« La lettre du soldat Yannis Alexandridis est arrivée dans ma boite électronique un samedi matin. J’ai presque failli l’effacer, car je n’ouvrais pas les messages des inconnus. Mais j’ai été interpellée par le titre qui disait: Bonjour de Kandahar. J’ai encore hésité quelques minutes, puis j’ai fini par l’ouvrir. »

Irina a 24 ans, elle étudie la littérature et travaille comme serveuse chez Trois Brasseurs. Un jour, son destin sera complètement bouleversé par un journaliste qui prend sa photo pour la couverture d’un célèbre magazine. Soudainement propulsée au statut de cover-girl, elle se voit couronnée du titre de fille la plus sexy par le bataillon de soldats en Afghanistan. La lettre de Yannis, posté à Kandahar, va bientôt révéler la face cachée de la célébrité. Inspiré d’un fait réel, cette histoire d’amour est en même temps une véritable fresque sociale qui superpose la fondation de Montréal à la guerre en Afghanistan.

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Il faut saluer ici la qualité du style de l’écrivaine, tout en nuance et en subtilité. Une œuvre qui nous fait redécouvrir, ce qui n’est jamais inutile, quelques éléments clés de notre histoire via le récit à la première personne de cette jeune femme qui s’adresse à nous avec délicatesse et intelligence. Le lecteur traverse le roman de quelque 160 pages avec un grand plaisir.

Un bon mot également pour la maison d’édition, dont on suivra assurément la production dans le futur car elle s’impose visiblement un choix éditorial rigoureux et qui sort des sentiers battus en nous donnant à lire un texte très fort et bien appuyé par une mise en page soignée, ce qui témoigne du respect qu’elle voue à ses lecteurs.

Une qualité qui, hélas, n’est pas toujours bien comprise dans le monde de l’édition.

Daniel GiguèrePhare.média, 22 janvier 2017